Année politique 2025 : Patrice Talon et Boni Yayi, les deux figures attendues sur le front
À l’aube de 2026, année cruciale des élections générales au Bénin, l’année 2025 s’annonce comme une période charnière, marquant les prémices des affrontements politiques entre le camp présidentiel de Patrice Talon et l’opposition menée par Boni Yayi. Une véritable veillée d’armes qui augure des batailles électorales décisives à venir.Les premières escarmouches entre ces deux blocs opposés ne tarderont pas à se manifester, notamment sur des questions sensibles telles que la révision de la liste électorale et la relecture du code électoral, deux revendications récurrentes de l’opposition. Pourtant, dans son discours sur l’état de la nation devant l’Assemblée Nationale, le chef de l’État a semblé fermer définitivement la porte à ces réformes. Malgré cela, il est peu probable que « Les Démocrates » et leurs alliés abandonnent leur lutte. En politique, il est crucial de se positionner stratégiquement pour être en mesure de capter l’électorat.La précampagne, un phénomène récurrent à l’approche des élections au Bénin, sera incontestablement marquée par la présence, directe ou indirecte, des deux figures majeures que sont Patrice Talon et Boni Yayi. Côté mouvance présidentielle, deux raisons justifient d’emblée cette mobilisation. D’une part, Patrice Talon a clairement exprimé son intention de jouer un rôle actif dans le choix de son successeur, garantissant ainsi la continuité de son héritage politique. D’autre part, l’unité des deux blocs qui soutiennent son action, le Bloc Républicain et l’Union Progressiste le Renouveau, nécessite une vigilance constante pour éviter les divisions internes. La figure de Talon reste donc essentielle pour maintenir une cohésion au sein de ces partis, surtout face au « syndrome de fin de mandat ».Pour l’opposition, l’enjeu est tout aussi vital. Face à une machine politique bien huilée, Boni Yayi, réputé pour sa capacité à mobiliser les masses, devra descendre lui-même dans l’arène. Son implication directe dans les manœuvres politiques de 2025 est non seulement attendue mais indispensable pour contrer l’hégémonie de la mouvance présidentielle. Armé de son expérience et de son aura auprès des électeurs, Yayi pourrait jouer un rôle de catalyseur pour galvaniser ses troupes et donner du fil à retordre à ses adversaires.L’année 2025 sera donc un théâtre de confrontation entre deux anciens alliés devenus adversaires politiques, où chaque camp tentera de consolider ses positions et de séduire l’électorat en vue des échéances décisives de 2026.
Saliou Baguiri