Vente aux enchères de la récade de Béhanzin : Le Bénin obtient le retrait de la pièce
Le commissaire priseur qui devait adjuger à un éventuel acquéreur la récade du roi Béhanzin dans une vente aux enchères ne pourra plus le faire. Le Bénin a en effet obtenu le retrait de cette pièce muséale de grande valeur du catalogue de vente, suspendant ainsi de fait sa vente. Le Bénin a obtenu la suspension de la vente en France de la récade du roi Béhanzin. Cette récade, faut-il le rappeler est une sorte de sceptre traditionnel en bois, un des attributs royaux dans l’ancien royaume du Danhomey. Celle en question a celui là alors souverain d’Abomey et qui a lutté des années durant à la pénétration française sur la terre de ses aïeux : Behanzin. Quoiqu’ on ait prétendu que la récade aurait été offerte aux troupes coloniales à la fin du XIXe siècle, il est beaucoup plus probable qu’elle soit partie outre océan dans le grand lot, des objets à valeur culturelle, cérémonielle, artistique et ou cultuels dérobés par les troupes françaises lors de la mise à sac d’Abomey et de ses palais suite à la défaite des troupes de Behanzin. Cet objet était incorporé au catalogue d’une vente aux enchères vendredi le 20 décembre à Paris. Mais il en a été retiré à la dernière minute à la demande des autorités béninoises, selon les informations de RFI.Selon plusieurs sources officielles, c’est bien la Présidence béninoise qui a réclamé, avec succès, pour que la récade soit retirée des enchères parisiennes.La vente de l’attribut royal était annoncée ce vendredi après-midi à l’hôtel Drouaut. Mais l’événement a suscité des remous et même des levées de bouclier. Le matin même du vendredi sur les antennes de nos confrères de RFI, Marie-Cécile Zinsou, présidente de la Fondation d’art Zinsou, s’en émeut. Car selon elle, la récade en question n’a pas été offerte aux troupes coloniales, mais plutôt pillée. Et elle devrait donc être restituée au Bénin au même titre qu’une vingtaine d’œuvres rendues par la France en 2022.Juste avant la vente, la présidence béninoise réagit. Son chargé de mission sollicite en urgence l’appui du Service des musées de France. Dans la foulée, la maison de vente Millon reçoit un appel du ministère français de la Culture, lui demandant de retirer la récade de la vente.« Ils n’ont pas autorité pour le faire, mais c’est de la diplomatie, commente un cadre du cabinet Millon. C’est la dernière vente de l’année et nous n’avons pas voulu aller au bras de fer », explique-t-il. Avec l’accord du propriétaire, dont l’identité n’est pas publique, l’objet est retiré du catalogue. Mais il est toujours à vendre, précise cette même source. Le Bénin pourrait donc décider de se porter acquéreur ou de négocier avec Paris un mécanisme de restitution. La balle est donc dans le camp du Bénin pour non seulement rapatrier l’objet mais continuer la veillée puisque de nombreux objets du genre sont encore épars dans divers musées et dans des collections privées.
Saliou BAGUIRI ( inspiré d’une dépêche de RFI)