Avalanche d’explications après son adhésion à l’UP-R : Que se reproche Noël Chadaré ?
Mardi dernier, au siège annexe de l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R), s’est tenue la cérémonie officielle d’adhésion d’un nouveau militant au profil pour le moins atypique : Noël Chadaré. Cet ancien leader syndical, connu pour son rôle de Secrétaire Général de la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (COSI-Bénin), fait désormais le saut de la société civile vers la sphère politique, à visage découvert. Sans surprise, cet événement suscite de nombreuses réactions et alimente les débats publics.Noël Chadaré est une figure emblématique du mouvement syndical béninois. Son engagement en faveur des droits des travailleurs l’a souvent placé en opposition directe avec les gouvernants, ce qui explique la surprise qu’a provoquée son adhésion à un parti de la mouvance présidentielle. Ce revirement soulève une question fondamentale : un ancien défenseur des travailleurs, désormais citoyen ordinaire, n’a-t-il pas le droit de faire valoir ses convictions politiques et de s’engager librement ? Certes, nombreux sont ceux qui auraient préféré le voir rester de l’autre côté de la barrière, fidèle à son rôle de contre-pouvoir. Pourtant, en choisissant d’adhérer à l’UP-R, Noël Chadaré exerce un droit garanti par la Constitution béninoise. Ce faisant, il met toutefois en jeu l’image qu’il avait patiemment construite en tant que bouclier des travailleurs, à l’instar d’autres figures syndicales influentes comme Pascal Todjinou ou Paul Essè Iko.Il n’est pas inédit de voir des personnalités issues de la société civile embrasser une carrière politique, avec des fortunes diverses. Mais il est rare qu’un syndicaliste fasse ce choix, ce qui explique les réactions vives et parfois critiques. Cependant, il serait injuste de condamner Noël Chadaré pour cette reconversion. Il convient de rappeler qu’il n’a pas dirigé la COSI-Bénin sous le régime actuel, évitant ainsi toute accusation de conflit d’intérêts ou de collusion préalable.La véritable interrogation, partagée par de nombreux citoyens, est la suivante : pourquoi Noël Chadaré éprouve-t-il le besoin de justifier longuement son choix, s’il ne se reproche rien ? Cherche-t-il à apaiser les critiques ou à convaincre les sceptiques ? Ce passage de la société civile à la politique semble poser autant de questions qu’il suscite de débats sur les frontières entre militantisme syndical et engagement partisan.
Saliou Baguiri