L’ancien directeur de la politique nationale sous le régime Yayi n’est plus libre de ses moyens. Il a en effet été arrêté mercredi 13 novembre dernier à son domicile d’arconville à Abomey-Calavi après une longue mise en place des éléments de la police républicaine.Cet événement qui a défrayé la chronique et a mobilisé une bonne partie de l’opinion publique n’était néanmoins pas si imprévisible que cela d’autant que des signes précurseurs avaient fait que l’on pouvait voir venir cet épilogue. En effet, Louis Philippe Houndegnon n’est pas connu pour être le moins loquace des Béninois d’autant que ce dernier a visiblement des griefs contre le régime de la Rupture depuis qu’après la réforme de la fusion entre l’ex-gendarmerie nationale et la police d’alors. Sa rétrogradation professionnelle l’a fait sortir de ses gonds et pas qu’un peu. On a suivi sa rhétorique plutôt corsée contre la gestion du pouvoir actuel depuis quelques mois et plusieurs sorties médiatiques qui montrait que l’homme s’était mis dans une posture volontaire et assumée, celle de pourfendre la gestion actuelle du pays. Si d’aucuns ont trouvé ces prises de position assez logique en référence à son rôle sous le régime défunt dans l’affaire dite d’empoisonnement, des questions demeurent pour autant. Pourquoi un long silence de plusieurs années et ensuite une série de déclarations très incisives et parfois à la limite du franchissement rouge. Était-ce que l’ancien chef des RAID, au nom de ses comptes personnels, voulait juste s’offrir une tribune avec des habits de quelqu’un qui voulait s’offrir de nouveaux habits politiques au bénéfice d’une obédience donnée ? Une réponse affirmative signifierait que l’homme était dans une stratégie politique surtout qu’on l’a entendu dire qu’il a été approché pour des actions allant dans le sens d’atteintes à la sûreté de l’état. Quoiqui’il en soit personne ne s’est jamais imaginé qu’on avait à faire à un homme qui ne savait pas ce qu’il déclarait et qu’elles en étaient les implications. Des constats qui prennent assez d’ampleur quand on sait que le concerné avait clamé urbi et orbi qu’il s’attendait à ce que l’on vienne l’arrêter et qu’il promettait du spectacle en retour.La position expectative oblige à attendre désormais les suites logiques ou inattendues judiciaires de cette autre affaire qui ne fait que commencer visiblement
Saliou Baguiri
