Élections générales de 2026 : A quelle échéance lacher les chevaux dans les partis politiques ?
A à peine une quinzaine de mois des prochaines élections générales de 2026 au Bénin, les observateurs politiques scrutent vers les états-majors des différents politiques sans qu’aucun signe annonciateur de l’événement ne se manifeste de près ou de loin. C’est comme si une chape de plomb pèse sur toute initiative de positionnement dans ce sens. Un fait plutôt singulier quand on se référe aux précédentes élections à forts enjeux politiques.En effet, on a eu coutume de voir un certain activisme dans les rangs des acteurs politiques surtout quand, comme en pareille circonstance, on se trouve quasiment en fin de mandature. On se demande si les uns et les autres ne disposent pas d’un agenda particulier et secret qui attend d’être subtilement mis en œuvre sous nos yeux. C’est que du côté de la mouvance présidentielle, les partisans de la Rupture s’accrochent à la dynamique de groupe et à l’ordre du grand manitou. Du côté de la mouvance , on s’est probablement mis en mode réaction de manière à rester dans le sillage des signaux lancés dans l’autre camp.A ce jeu, c’est apparemment à qui va avancer ses pions le premier. Pour autant, il y a plusieurs données avec lesquelles il faudra compter pour éviter de commencer la course avec des handicaps. De manière générale en effet, pour tous les partis politiques majeur, il serait toujours temps de redémarrer la machine électorale et la remettre dans la dynamique de la conquête des suffrages des Béninois. On aura d’ailleurs besoin de toutes les forces vives d’autant qu’on est dans le cadre d’élections d’une complexité particulière qui nécessite une organisation méticuleuse. Il s’agit de pouvoir se déployer au même moment à trois niveaux : le local, le législatif et le national et plus encore faudrait-il pouvoir répondre aux exigences du code électoral plus corsé que le précédent. Il faudra notamment prendre en compte non seulement les exigences du parrainage des candidats qui s’est spécialement particularisé et ceux du seuil de suffrages fixé désormais à 20% dans toutes les 24 circonscriptions électorales. A tout ceci, il va s’avérer nécessaire de passer sans doute par la case des primaires au sein des partis, à moins de préférer d’autres système de désignation adéquats comme celui des grands électeurs, ce qui n’est pas exclu. L’autre chose est qu’il faudra penser à l’auto-imprégnation des réalités du terrain par les candidats des différents candidats. De même ne faudrait-il pas déclencher l’opération offensive de charme à contre-temps, il sied donc de s’aménager la bonne fenêtre à cet effet. Ceci est même spécifiquement important pour les partisans du pouvoir qui ont un bilan à défendre et à mettre en exergue pour capitaliser les acquis de deux quinquennats. Le bilan du PAG 1 et celui du PAG 2 sont en effet très attendus si tant est-il que BR, UP le Renouveau et RN veulent en faire un pilier de leurs différentes campagnes. Quant à l’opposition, le défi est certes temporel également, puisqu’il ne faut pas trop se laisser imposer le rythme par la mouvance présidentielle mais le plus important reste le challenge qui sera l’unicité d’actions afin de ne pas éparpiller les énergies face au rouleau compresseur qui sera en face. L’un dans l’autre, l’année 2025 et le premier trimestre 2026 marqueront un agenda chargé dans tous les états-majors politiques au Bénin.
Saliou BAGUIRI