Le prochain grand rendez-vous pour les partis politiques au Bénin, c’est sans aucun doute celui de 2026 qui verra le Bénin organiser au cours de la même année les élections législatives, présidentielles et municipales. Lorsqu’on sait que le pouvoir de la Rupture a toujours fait de la réforme du système partisan un de ses chevaux de bataille, c’est surprenant qu’aucune des grandes formations politiques en mesure de jouer un rôle important dans ces consultations électorales particulièrement attendues soient encore dans une posture plutôt réservée.En effet à un peu plus d’un an et demi de ce rendez-vous crucial pour le renouvellement d’une bonne partie de la classe politique nationale, rien ne se profile à l’horizon sur la scène politique dans le sens de préparatifs particuliers de l’événement. Entre calculs politiques, real politique, et une certaine frilosité, ni du côté de la mouvance, ni de l’opposition, personne ne semble vouloir abattre ses cartes trop tôt sans doute pour éviter de se saborder. Le Bloc Républicain, l’UP le Renouveau, Moele-Bénin et RN, partis du camp présidentiel se refusent à aller vers le processus de désignation de leur duo de candidats aux présidentielles. Cela peut quelque peu se comprendre quand on se rappelle de la dynamique de groupe auquel tient particulièrement le chef de l’État. Nous n’en voulons pour preuve que les évènements désormais connus de tous qui ont accompagné la suscitation de candidature opérée plusieurs mois durant pour le compte d’Olivier Boko qui depuis lors s’est retrouvé dans la tourmente avec son lieutenant, l’ex ministre Oswald Homeky. C’est clair que de ce côté, l’ombre du patron plane plus que jamais, d’autant qu’il est fort logique que ce soit lui qui ouvre le jeu à sa guise, le temps de s’assurer que dans les rangs des partisans, le ou les oiseaux rares puissent donner les garanties voulues.Du côté de l’opposition modérée (FCBE) ou de « Les Démocrates », si la donne n’est pas fondamentalement la même, le résultat est quasiment le même : l’attermoiement. En effet, l’image d’union de façade que ces partis projettent dans l’opinion reste en réalité à faire pour obtenir une même dynamique. Autant donc prendre son temps et attendre que du côté des partisans de Patrice Talon, on se découvre un peu. Il n’y a donc aucun intérêt de ce côté à se hâter et livrer ses jokers aux attaques de l’adversaire qui s’en donnerait à coeur joie en mettant en place le rouleau compresseur qui pourrait faire beaucoup de dégâts. Dans l’un comme dans l’autre camp, les Béninois doivent donc garder leur mal en patience et observer.
Saliou Baguiri
