Exonération sur les kits de dialyse : Un pas de fait, la gratuité toujours attendue
Le Conseil des ministres en sa réunion hebdomadaire du mercredi 18 septembre dernier a adopté plusieurs mesures dont celle ayant trait à la situation des dialysés au Bénin. Si jusque-là, la suspension de la mesure de gratuité sur ces soins particuliers reste de mise, des avancées notables sont désormais de mise.Pour pallier au coût exorbitant de l’achat des kits indispensables pour la pratique de la dialyse, le gouvernement vient en effet de revoir le dispositif en place afin d’en alléger la prise en charge aux patients et à leurs parents qui ploient sous un fardeau financier indescriptible.Dans un premier temps, il est décidé d’exonérer des droits de douane et taxes les intrants divers composants le kit de dialyses. Ensuite et toujours dans l’optique de faire baisser le coût des soins, la société béninoise d’approvisionnement en produits pharmaceutiques a développé un modèle d’acquisition des intrants. Par la même occasion, il est visé la disponibilité permanente des kits à coût réduit, ce qui de facto devrait éviter au maximum les ruptures qui ont déjà provoqué, par le passé, de nombreuses pertes en vies humaines dans le rang des malades sous dialyse. Au delà de ces deux mesures et pour rapprocher les soins de patients, le gouvernement est allé vers le renforcement de l’existant avec l’acquisition de 57 nouveaux générateurs de dialyse et d’équipements divers notamment à Parakou et à Cotonou. Aussi était-il décidé de l’acquisition et de l’installation de générateurs de dialyse et d’appareils d’hémofiltration et d’unités de traitement d’eau au profit de certaines structures hospitalières de l’intérieur du pays notamment. Ainsi, sont pris en compte selon une clé de répartition bien étudiée le CNHU-HKM, le CHUD Ouémé-Plateau, le CHHD Borgou Alibori, de même que le CHUD Zou collines. Si toutes ces mesures ont le don d’apporter du beaume au cœur des personnes prises dans le couloir de ces soins coûteux, elle laisse néanmoins selon plusieurs observateurs et acteurs des réalités sanitaires et plus spécifiquement de la pratique de la dialyse, un goût d’inachevé avec une mention de « peut mieux faire » au gouvernement qui a visiblement choisi de couper la poire en deux. En effet, beaucoup souhaitaient et en appelaient à la mise en place de gratuité qui aurait définitivement enlevé la pression de la poche des passions et de leurs parents qui pour beaucoup en sont réduits à la mendicité afin de se donner des chances de survie décuplées. Gageons cependant que les mesures prises par l’État, constituent l’antichambre de la gratuité à terme, ce qui serait bien plus idoine en la matière même si cela causerait plus de charges aux caisses de l’État.
Saliou Baguiri