Le stade de l’amitié Général Mathieu Kerékou de Cotonou est l’enceinte sportive la plus importante du Bénin. Il accueille d’ailleurs depuis des décennies qu’il a été construit grâce à la coopération Sino Beninoise, l’essentiel des rencontres à domicile du 11 national . Malheureusement les Béninois sont obligés de recevoir leurs adversaires en terre étrangère depuis des mois à présent. Une situation aussi déplorable que préjudiciable qui devient comme un engrenage dont le Bénin peine à s’extirper.La nouvelle était venue comme un coup de massue à la suite du passage sur une émission à Radio Tokpa, le dimanche 24 mars 2024. En effet, le Conseiller spécial du ministre des Sports, Jean-Marc Adjovi-Boco, a confirmé cette information. « Effectivement, la CAF a déclassé le stade pour des questions de pelouse et d’équipements de terrain ».Pourtant ce stade venait de subir une rénovation dont le montant cumulait à plusieurs milliards suite à une précédente suspension des instances faîtières du football continental.Dès les lendemains de la décision de la Confédération Africaine de Football (CAF) et de la FIFA , le gouvernement béninois n’est pas resté insensible . En effet,le vendredi 5 avril 2024, lors des échanges hebdomadaires avec les professionnels des médias, le gouvernement béninois a été interpellé sur le sujet par la presse . Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Houngbédji, n’a d’ailleurs pas éludé la question. Il a réaffirmé la volonté ferme de l’État à remettre le stade aux normes internationales, afin de permettre aux sportifs Béninois de se produire à nouveau devant leur public et éviter les déplacements à l’étranger pour leurs rencontres officielles.La priorité du gouvernement réside dans la remise aux normes du stade GMK. Tout ce qui dépend du gouvernement pour la remise aux normes du stade est en cours et sera fait », a rassuré M Houngbédji. Les travaux de réhabilitation du stade GMK avaient été entrepris avec sérieux et avaient reçu l’homologation de la CAF, avant d’être brusquement déclassés. Le coût important de ces travaux, évalué à 14 milliards FCFA, souligne l’ampleur de l’investissement consenti pour moderniser cette enceinte sportive. Pour autant on s’est retrouvé dans un recommencent comme dans le scénario du serpent qui se mord la queue, malheureusement au préjudice des sportifs et des caisses de l’État Beninois qui saignent à chaque fois qu’il faut que les Guépards doivent avoir un match sensé se dérouler à domicile. Il faut en effet acheter des billets d’avion pour déplacer le staff , l’équipe et même des dizaines de supporters de manière symbolique contrairement à l’armada de la vague jaune qui habituellement envahit spontanément les travées du stade GMK. Le pire c’est qu’il faut entretenir en terre étrangère, notamment en Côte d’Ivoire, tout ce beau monde puisqu’il faut les nourrir, les loger et les traiter. Ce qui sommes toutes est très onéreux. Certes, au bilan comptable des rencontres que l’équipe béninoise a accueilli au Felicia d’Abidjan, trois victoires ont été enregistrées face au Nigeria, au Rwanda et à la Lybie notamment samedi dernier. Faudrait-il continuer sur cette lancée encore pendant longtemps, pendant qu’il était prévu la fin des travaux de rénovation du stade en fonction des recommandations de la CAF? Assurément non, dans l’intérêt des férus du football béninois qui se comptent par milliers, il faudra revenir aux normes et dans les plus brefs délais face aux enjeux importants que sont les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations et ceux de la coupe du monde auxquels le pays participe et pour lesquels l’apport du public est important.Face à cet impératif, il urge de mettre les bouchées doubles pour redonner le sourire aux amoureux du football béninois qui n’en mènent pas large actuellement, au risque d’une désaffection et d’une coupure de la symbiose entre le team national et son public. C’est vrai que toute l’enceinte de GMK est en travaux mais cela ne concerne pas que le terrain de football seul, c’est justement pourquoi il faudrait savoir les dissocier afin de ne pas laisser trop durer la situation.
La posture trouble de la CAF
La position de la Confédération Africaine de Football n’est pas forcément rectiligne par rapport au stade GMK de Cotonou. En effet ce yoyo reclassement- déclassement successifs est étonnant en quelques mois seulement. Ce qui dénote ou d’un manque de poids du Bénin au sein de cette institution ou d’une implication minimaliste dont profite la CAF pour faire des siennes. On a d’ailleurs vu comment la CAF a traité l’épisode du bras de fer entre le Bénin et la Sierra Leone lors de la rencontre polémique marquée par le faux test COVID. Autre ambiguïté dans le dossier GMK c’est la dérogation spéciale faite aux clubs béninois coton football club et Dadjè afin de leur permettre de jouer leurs matchs à domicile sur le même stade pendant que l’équipe nationale n’y a pas droit. Quelque chose ne tourne forcément pas rond à un niveau donné dans ce dossier et il va falloir y remédier.
Saliou Baguiri
