Éducation Nationale : Qu’est ce qui bloque la réouverture des ENI?
La fermeture des Ecoles Normales d’Instituteurs ( ENI) est elle définitive? On est tenté de répondre par la positive d’autant que rien ne vient montrer que c’est demain la veille de la réouverture de ces structures de formation qui naguère se chargeaient de donner une formation professionnelle aux élèves instituteurs. La décision de suspension de la formation des élèves instituteurs depuis plus de cinq années scolaires impactant gravement la qualité des enseignants qui évoluent dans les écoles primaires et maternelles. Aucun signal à l’horizon ne montre que le sujet préoccupe et est à l’ordre du jour des réflexions du moment. Les Ecoles Normales d’Instituteurs ne reçoivent en effet plus d’élèves-instituteurs ou stagiaires depuis belle lurette alors qu’il était question d’une mesure de suspension qui augurait d’une réorganisation du système. Plus rien ne tourne dans ces unités de formation des enseignants du primaire et de la maternelle. Et pour cause, la décision exigeant le niveau Baccalauréat pour être instituteur. Il n’est désormais plus possible de devenir un instituteur au Bénin sans avoir le Bac. Cette décision prise par le Conseil Sectoriel pour le Dialogue Social (CSDS), en sa session ouverte du 14 décembre 2017, visait à relever le niveau des enseignants sortant des Ecoles Nationales d’Instituteurs (ENI), et par voie de conséquence celui des apprenants. Une décision qui est entrée en vigueur depuis la rentrée académique 2018-2019. Seulement que, depuis la date d’entrée en vigueur de la mesure, les écoles normales n’ont plus fonctionné jusqu’à ce jour. Plus précisément, aucun élève-instituteur n’a été recruté et la possibilité n’est donnée aux administrations desdites écoles de recevoir ceux qui désirent s’inscrire à titre payant. S’il est clair que les candidats avec le niveau Bepc ne seront plus acceptés, il importe de se demander ce qui bloque depuis tout ce temps. Est-ce la fermeture définitive des ENI au Bénin ? Qu’en est-il des mesures alternatives proposées pour s’assurer de la qualité des enseignants qui dispensent dans les écoles ? Dans un contexte où des réformes sont engagées pour garantir un enseignement de qualité, il importe que les écoles normales d’instituteurs soient rouvertes dans les meilleurs délais. Faut-il le rappeler également, outre le niveau Bac exigé, la durée de formation de ces élèves-maîtres, passe de deux (02) à trois (O3) ans. Mais pour l’heure, il importe de s’interroger quant au sort réservé aux infrastructures de l’État et des Privés. Pourquoi garder en effet ces lieux de savoir sous boisseau pendant que le besoin de formation devient plus pressant? Le Conseil National de l’Education (CNE) est interpellé et les organes sectoriels doivent revoir leur position pour le bien de l’école béninoise. Il est immoral d’exercer un métier qu’on n’a pas appris. Ouvrez les ENI pour un enseignement de qualité.
Adéléké Maïzinou