Prudencio et Ayadji à la Marina : Une rencontre pour quelle attente ?
Le mardi 09 avril dernier, le président Patrice Talon a reçu en audience le parti de Jacques Ayadji, MOELE-Bénin, et celui présidé par Claudine Prudencio, Renaissance nationale (RN). Au sortir de l’entrevue, les deux hôtes du président de la République ont exprimé leur satisfaction. Mais quelles sont les implications des discussions ?C’est bien là le maître mot de cette affaire qui est une suite du vote et de la promulgation du nouveau code électoral. En effet, certaines dispositions contenues dans ledit code, notamment le seuil de suffrages aux différentes élections mettent en toute logique en difficulté ces deux formations politiques de la mouvance présidentielle. On se souvient encore des réserves émises par leurs dirigeants en amont de l’examination dudit code. C’est dire donc que même si à l’issue des échanges avec la tête de proue de la majorité présidentielle, les discours de sortie d’audience font foi de ce que les deux vont continuer à travailler pour la cohésion de leur famille politique, il n’en reste pas moins vrai qu’il reste le défi de la survie et plus encore celui envers les militants. La posture actuelle du RN et du MOELE-Bénin est un dernier baroud en amont des élections générales de 2026. Ne pas franchir le rubicon des dispositifs et des exigences du code électoral laisserait choir le glaive sur le cours de leur existence. Les mauvaises langues diront qu’en travaillant aux côtés des autres partis soutenant l’action du pouvoir de la Rupture, Ayadji, Prudencio et les siens renoncent tacitement à survivre à 2026 d’autant qu’à priori , n’ayant pas pu atteindre 10 pour cent de suffrages aux dernières élections auxquelles leurs partis ont participé, on les voit difficilement décrocher la timbale lorsque la jauge est mise plus haut.Contre mauvaise fortune, ils vont donc devoir faire contre mauvaise fortune, bon coeur, le risque auquel il sont astreints étant de devoir se fondre au sein de l’un des deux partis siamois soutenant le chef de l’État. Ce dernier ne cracherait tout naturellement d’ailleurs pas sur le morceau, mais pour le moment RN et MOELE-BENIN sont en sursis volontaire.
Saliou Baguiri