Politique

Rejet de la proposition de loi Assan Seibou : Les principales implications d’un vote évocateur. • Quid de la proposition Aké Natondé?

Inscrite à l’ordre du jour de la plénière de ce vendredi 1er mars 2024, la proposition de loi portant révision de la constitution du député Assan Seibou était en débat. Chacun des députés présents s’était prononcé sur cette proposition du président du groupe parlementaire « Bloc républicain » qui suggère comme réponse à la décision du 04 janvier 2024 de la Cour constitutionnelle, la tenue des Présidentielles avant la tenue des législatives et des communales. C’était en effet une occasion pour avoir une idée sur la position de quelques intervenants sur cette proposition de révision de la constitution made in Assan Seibou. Avant le verdict final, que ce soient les députés Éric Houndété, Aké Natondé, Augustin Ahouanvoèbla et autres, les positions étaient tranchées au regard du bord politique que chacun d’eux occupe.Le secret d’un verdict…71 pour, 35 contre et 02 abstentions. Le rêve du député Assan Seibou de voir acceptée sa proposition de loi de révision de la constitution par ses collègues, venait ainsi d’être brisé. En-dehors de la minorité de blocage que représente déjà les 28 députés du parti Les Démocrates au Parlement, la grosse surprise lors de ce vote venait aussi bien du parti Union progressiste le Renouveau que du Bloc républicain. Edmonde Fonton (Up-R), Agongbonon Lambert (BR), Justin Agbodjété (Up-R), Malick Gomina (BR), Sina Gounou Idrissou (Up-R), Lazare Sèhouéto (Up-R) et Eustache Akpovi (BR) se sont ajoutés à leurs collègues du parti présidé par Boni Yayi pour faire échec à la proposition de Assan Seibou. Une stratégie politique ? La préoccupation reste suspendue au bout de toutes les lèvres.Vers le resserrement des rangs…Une action, une réaction. Cette suite logique ne manque pas de trouver tout son sens en politique. À la suite de plusieurs analyses, l’on est en effet en droit d’affirmer que le rejet de la proposition de loi de révision de la constitution survenu dans la nuit du vendredi 01 au petit matin du samedi 02 mars dernier reste et demeure un signal qui ne sera pas conséquences. L’une de ces dernières qui frappera l’œil est que l’on tendra indubitablement au resserrement des rangs. Le parti « Les Démocrates » avec cette partielle victoire cherchera à maintenir sa compacité face à tous les naufrages jusqu’en 2026. Il en sera probablement idem pour les deux partis de la majorité présidentielle. L’heure n’étant pas à la soustraction, l’Union progressiste le Renouveau et le Bloc républicain chercheront pour ce qui les concerne à être à l’écoute de leurs élus qui n’ont pas hésité à donner le carton rouge à la proposition de Assan Seibou. Ceci leur permettra sans nul doute de corriger ce qui n’aurait pas marché pour les fois à venir. Au cas contraire, la reconfiguration politique aura tout son sens en cette fin de mandat du président Patrice Talon.Quelle chance à la proposition Aké ?Après celle consacrée à la proposition de révision de la constitution, une plénière sera dans les heures à venir à celle du président du groupe parlementaire Union progressiste le Renouveau (Up-R) portant sur la relecture du code électoral. Il est à rappeler à ce titre que le député Aké Natondé avait déposé au nom de son groupe parlementaire une proposition de loi qui souhaite que ce soient les députés élus en 2026 qui parrainent pour les présidentielles de la même année. À la suite de l’affiche du rejet de la révision constitutionnelle, l’on se demande bien la chance qu’a cette proposition d’être adoptée par la majorité des députés. Les députés de l’actuelle mandature accepteront-ils de se faire hara-kiri en se privant le droit de parrainer les candidats aux prochaines présidentielles ? Ou feront-ils recours à la proposition du président du groupe parlementaire « Les Démocrates », Nouréni Atchadé, qui leur donne plein droit de parrainer les présidentiables de 2026 ? Wait and see…

Saliou Baguiri

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