Après la levée de sanction contre les pays de l’AES : La CEDEAO à la croisée des chemins
Après le dernier sommet extraordinaire de la CEDEAO à Abuja en territoire nigérian, tête de pont de l’arsenal répressif contre les pushistes au pouvoir au Niger,au Mali et en Guinée entre autres, l’heure est à un nouveau tournant autour des relations internes ouest africaines. Il s’agit en effet de voir désormais quel retentissement ce rétro pédalage aura dans cette nouvelle ligue » d’insurgés » contre la communauté sous régionale qui a visiblement tourné casaque au mécanisme d’intégration régionale et sous régionale. Face à l’intransigeance de leurs pairs, les présidents Traoré, Tiani et Goita ont pris une autre option qui semble être un chemin de non retour dont il va falloir les faire revenir et ce ne sera pas une lettre à la poste. Les trois militaires ont apparemment trouvé un socle de légitimité dans la résilience qu’ils ont développée avec leurs populations qui ont désormais pris en grippe plusieurs de leurs voisins accusés de leur avoir mené des mois durant la vie dure.Si la CEDEAO en appelle au dialogue après avoir longuement et longtemps tiré sur la corde raide quitte à ce qu’elle se casse , rien ne rassure que cet appel sera entendu, bien au contraire. La côte ouest africaine est à un niveau d’antagonisme qui en fait un terrain de jeu et d’enjeux pour des puissances sous jacentes qui cherchent visiblement à placer leurs pions sur l’échiquier. Si à l’aune de toutes ces empoignades politico stratégiques,d’aucuns en appellent à la CEDEAO des peuples, il y a pour l’heure de la coupe aux lèvres puisque l’institutionnel traine encore des savates trouées qui ne lui assurent pas une marche inexorable.
Saliou Baguiri