Politique

Réputé l’homme des répliques : La peur, le dessous de l’esquive de Gbadamassi face aux propos d’Azannaï ?

La dernière sortie médiatique de Rachidi Gbadamassi n’est pas passée inaperçue. Fidèle à son style offensif, il s’en est vertement pris à Adrien Houngbédji, usant d’un ton peu diplomatique, voire agressif. Pourtant, dans le même temps, il a soigneusement évité de commenter les propos de Candide Armand Azannaï, un opposant connu pour sa verve redoutable et ses piques acérées contre le régime en place. Une absence de réaction qui étonne, voire interroge. Le silence de l’ancien maire de Parakou contraste fortement avec ses habituelles envolées contre tout acteur politique critiquant le président Patrice Talon. À croire que face à Azannaï, Gbadamassi préfère éviter l’affrontement direct. Est-ce la crainte d’un duel verbal à armes égales ? Ou simplement une volonté de ne pas nourrir davantage les polémiques ? Car nul n’ignore la puissance rhétorique de Candide Azannaï, président du parti Restaurer l’espoir, habitué des passes d’armes et des déclarations fracassantes. Répondre à un tel adversaire exige plus que de la fougue, de la mesure, de la stratégie, et surtout, une solidité argumentative que Gbadamassi ne semble pas vouloir mobiliser cette fois-ci. Il est aussi permis de se demander si son statut de ministre conseiller à la Défense ne lui impose pas, en théorie, une certaine réserve, trop souvent oubliée dans ses prises de parole. Un devoir de retenue d’autant plus important que ses interventions répétées, parfois à la limite du politiquement correct, pourraient nuire à l’image d’un régime qu’il entend pourtant défendre bec et ongles. En face, ni réaction, ni surenchère. Adrien Houngbédji comme Armand Azannaï n’ont pas jugé utile de répondre dans les mêmes termes, laissant Gbadamassi seul dans l’arène. Si ce dernier souhaite réellement « défendre la maison » comme il le clame, il lui faudra peut-être affronter les véritables contradicteurs du régime et non se contenter de cibles plus aisées ou consensuelles. Le débat politique mérite mieux qu’un pugilat déséquilibré. Il attend du fond, du respect, et surtout du courage y compris celui d’affronter les adversaires les plus redoutables.

Saliou Baguiri

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