Deuil dans la communauté musulmane du Bénin : L’imam central de Nikki a tiré sa révérence

L’Imam Djamiou de la mosquée centrale, Abdoul Karim Sylla, est décédé hier 23 mars 2025, des suites d’une longue maladie. Cette disparition vient s’en ajouter à celle de son collègue de Porto Novo qui s’est également éteint le 19 mars dernier en plein mois sacré du jeûne musulman. Le décès de l’imam Sylla vient fermer ainsi une longue parenthèse pour les fidèles de la ville, qui perdent ainsi un guide spirituel respecté et une figure emblématique de l’islam dans le Borgou. Selon les informations recueillies par nos confrères de Radio Su Tii Dera de Nikki et relayés par le Parakois , l’imam défunt avait cessé de diriger les grandes prières depuis la fête de Tabaski 2015, laissant progressivement la place à son adjoint en raison de son âge avancé qui ne lui permettait plus d’accomplir rigoureusement sa tâche Né vers 1905, le défunt a d’abord exercé la profession d’orfèvre au Ghana avant de revenir au bercail. Abdoul Karim Sylla a mené une vie marquée par la foi et le travail. Une foi qu’il a cultivée et approfondie au Ghana où il s’est familiarisé avec les sciences islamiques. Il est revenu ensuite à Nikki pour se consacrer au commerce des friperies et à l’agriculture. Sa piété et son engagement envers la communauté lui ont valu d’être choisi en 1985 comme Imam Djamiou de Nikki par l’Empereur Séro Tassou, après le décès de l’imam Gangamou. Pendant près de 30 ans, il a dirigé la prière du vendredi et encadré les fidèles, prônant un islam de paix et de solidarité.Son décès en pleine période de Ramadan, mois sacré du jeûne et de la prière, est perçu par beaucoup comme un signe de grâce divine. Marié et père de neuf enfants, dont huit encore en vie, il laisse derrière lui un héritage religieux et moral inestimable. La communauté musulmane de Nikki, ainsi que ses proches, pleurent un homme dont la sagesse et la dévotion ont marqué des générations.
Saliou BAGUIRI