Pour la cohésion sociale, la paix et la réconciliation : Daniel Edah appelle à une deuxième conférence nationale
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En cette année marquant le 35ème anniversaire de la Conférence Nationale, Daniel Edah, ancien candidat à la présidentielle et président du mouvement « Nous le fêtons », a exprimé son souhait de voir se tenir une seconde conférence nationale. Pour lui, ce rassemblement serait l’occasion d’évaluer le chemin parcouru depuis 1990 et de réfléchir ensemble à des résolutions en faveur de la paix, du vivre-ensemble et de la cohésion sociale. L’ancien candidat à la présidentielle insiste sur la nécessité de se retrouver dans un climat de pardon et de rassemblement. «Il est temps de poser des gestes utiles qui favoriseront la paix et la cohésion au sein de notre société », déclare-t-il. Edah appelle ainsi à tirer des leçons des fondamentaux de la démocratie pour agir de manière constructive et positive. La proposition d’une nouvelle conférence nationale résonne comme un appel à l’unité et à la solidarité, dans un contexte où les défis sociaux et politiques demeurent préoccupants. Ce moment de réflexion collective pourrait représenter une opportunité précieuse pour tracer les voies d’un avenir meilleur, basé sur le dialogue et la réconciliation.Parlant des exilés politiquesEdah souligne l’importance de prendre des décisions collectives, en impliquant la nécessité de la présence des exilés et les détenus politiques. Il rappelle que ces derniers ont joué un rôle significatif dans le développement du pays et mérite d’être intégrés dans le processus de réconciliation nationale.Notons qu’à travers un message poignant, Daniel Edah invite donc toutes les parties prenantes à se rassembler autour de cet objectif commun, afin de construire ensemble un pays où la paix et le vivre-ensemble sont des priorités. La voix de l’ancien candidat à la présidentielle fait écho à un désir profond de changements positifs et durables, dans l’intérêt de tous les citoyens.Mathieu Agossou HOUNHOUICi-dessous l’intégralité de son message
35 ANS DE LA CONFÉRENCE NATIONALE
Béninoises, Béninois, Mes Chers Compatriotes ,Ce 19 février 2025, cela fait trente-cinq ans que s’ouvrait à l’hôtel PLM ALEDJO de Cotonou, la conférence des forces vives de la nation, la conférence nationale. Ensemble, rendons hommage à tous les acteurs encore vivants de ce tournant historique majeur de notre vie politique nationale et saluons la mémoire des disparus! Convoquée par l’ancien Président de la République ,feu Général Mathieu KEREKOU qui surprit par sa hauteur d’esprit et son élégance exceptionnelle en embrassant le renouveau démocratique sans craindre la vengeance ou les représailles de ses victimes, par la grâce de Dieu et avec une contribution remarquable de l’église catholique à travers le courage , la dextérité et la sagesse de feu Monseigneur Isidore de SOUZA en sa qualité de Président du présidium alors que Maître Robert DOSSOU en sa qualité de Ministre délégué auprès du Président de la République chargé du plan et de la statistique à l’époque présidait le comité préparatoire , la conférence nationale de février 1990 aura été révélatrice du génie béninois qui a su brillamment vaincre , et contre toute attente, les démons de division et de guerre civile. Ceci étant, pour ramener un peuple à la captivité, il faut commencer soit par lui faire oublier son passé soit le conduire à négliger sa propre histoire. Nous devons faire un grand travail collectif pour raviver le souvenir de tous les hommes et femmes qui ont marqué l’histoire de notre pays afin de pérenniser le bien qu’ils ont fait et pouvoir éviter la répétition de leurs erreurs. La prise courageuse de la décision loi 89-010 du 30 aout 1989 portant amnistie générale par le Président Mathieu KEREKOU aura permis le dégel et la décrispation du climat politique avec la libération de tous les détenus politiques , le retour des exilés politiques y compris certains qui étaient condamnés à mort et le rassemblement de tous sous l’arbre à palabre national pour exposer les problèmes, confronter les vues et décider, ensemble et souverainement, d’opter pour la démocratie multipartiste intégrale, le libéralisme économique et bien entendu pour le respect des droits de l’homme et des libertés. 35 ans après la conférence nationale, certains acteurs politiques estiment que la démocratie serait un désordre qui ne pourrait aller de pair avec le développement qu’ils réduisent au développement des infrastructures avec un programme politique particulier fait , tout comme au temps du gouvernement militaire révolutionnaire ,de l’imposition d’une culture de la pensée unique par le musèlement de la presse, l’étouffement des ambitions politiques, l’interdiction des manifestations politiques de l’opposition ainsi que la soumission des grands électeurs et des opérateurs économiques qui pourraient soutenir des voix alternatives. 35 ans après la conférence nationale, le Bénin a enregistré des détenus politiques, des exilés et même des morts politiques lors de violences électorales où l’armée a été amenée à tirer à balles réelles sur les populations! 35 ans après la conférence nationale, défiant l’esprit de la conférence nationale, les velléités de parti unique et de présidence à vie refont surface avec une mouvance politique à qui tout est permis et une opposition à qui tout ou presque est interdit en violation flagrante des dispositions légales en vigueur! 35 ans après la conférence nationale, les droits des travailleurs et des étudiants béninois qui avaient pourtant payé le prix fort pour la démocratie sont considérablement réduits! 35 ans après la conférence nationale ,nous constatons que, progressivement depuis 1991 et de manière accélérée sans ménagement depuis le 6avril 2016, nous nous sommes écartés de l’esprit de la conférence nationale qu’on pourrait résumer en Pardon, Réconciliation et Rassemblement pour le développement harmonieux de la Nation; nous nous sommes éloignés de l’idéal démocratique et nous avons ouvert la voie à l’émergence des contre valeurs qui n’auraient jamais dû être célébrées ou même promues. Mes Chers compatriotes ,le pays étant à la fois éternel et au-dessus de chacun de nous pris individuellement, je nous invite à avoir le courage de choisir de nous battre pour le pays en osant reconnaitre que, au-delà des infrastructures visibles à travers le pays, l’investissement croissant dans les divertissements, la baisse des taxes sur l’alcool et les cigarettes pour encourager les vices, occuper, détourner et conditionner la jeunesse, le pays va mal. 35 ans après la conférence nationale, ayons aussi l’honnêteté et le courage de reconnaitre que les différents régimes qui se sont succédés depuis 1991 ont créé, les uns un peu plus que les autres, les conditions pour l’émergence du régime de la rupture qui manifestement promeut le Bénin sans promouvoir les béninois, aime le territoire béninois et les richesses qu’il renferme sans pour autant aimer les citoyens béninois. 35 ans après la conférence nationale, pour la restauration de notre vivre-ensemble et la consolidation de notre expérience démocratique ,le vrai problème du Bénin que nous devons résoudre sans effusion de sang comme ce fut le cas en1990, c’est le terrorisme des lois, ce véritable ennemi interne qui abuse de la force publique pour malmener les droits humains, les libertés, la démocratie et la justice impartiale. 35 ans après la conférence nationale et au regard de nos défis multiples et multiformes, pour la grandeur du Bénin, dans la vision d’un Bénin économiquement prospère et socialement stable dans une Afrique bien intégrée et en plein essor que nous promouvons depuis 2014, je nous propose de retourner aux fondamentaux de notre démocratie en organisant, dans un esprit de pardon, de réconciliation et de rassemblement, la deuxième conférence des forces vives de la nation pour évaluer le chemin parcouru depuis1990,prendre de nouvelles résolutions pour restaurer notre vivre-ensemble, consolider notre expérience démocratique et relancer notre économie pour relever durablement les défis sociaux dont le développement du capital humain nécessaire à la construction de l’économie de production et de transformation afin de doter les économies locales de chacune de nos 77communes de leurs indispensables colonnes vertébrales pour que chaque citoyen puisse dignement se nourrir, se loger, se vêtir, se soigner et s’éduquer. Mes chers compatriotes, Malgré les blessures et injustices causées à l’opposition par le régime de la rupture, malgré les griefs que le régime de la rupture a contre les personnalités politiques de l’opposition et malgré les peurs non avouables que les personnalités politiques de l’opposition inspirent aux tenants du régime de la rupture chaque fois que ces derniers pensent à l’alternance en 2026, en dépit des déceptions, déchirements et antagonismes dans la classe politique et de la crise de confiance généralisée y compris au sein de la mouvance présidentielle, chaque citoyen doit pouvoir, dans le nécessaire dépassement de soi, comprendre que la solution qui l’avantage personnellement et avantagera tout le peuple béninois se trouve dans notre capacité collective à laisser nos peurs et appréhensions légitimes afin d’offrir l’amour contre la haine, préférer le pardon aux vieilles querelles, à la vengeance, aux représailles et à la facilité de l’enfermement dans l’extrémisme suicidaire de la dictature des lois confortée par l’abus de la force publique. Nous pouvons le faire et nous devons le faire, pour la grandeur du Bénin. En 1990, les victimes du Gouvernement Militaire Révolutionnaire et leurs bourreaux avaient réussi à faire la paix en tournant dos au passé pour nous ouvrir la voie du renouveau démocratique que nous continuons d’emprunter aujourd’hui tant bien que mal. Cela est à nouveau possible, il nous suffit de bonne volonté. Dans la situation actuelle, que nous soyons de l’opposition ou de la mouvance, avec l’ouverture attendue du Président de la République, notre défi commun est de nous accorder pour rechercher, retrouver et embrasser sincèrement l’esprit de la conférence nationale, pour la grandeur du Bénin. Ensemble, nous le ferons et il fera beau! Dieu bénisse le Bénin !
DANIEL EDAH