Politique

Capitaliser les acquis de Talon sans faire « du Talon » : Le défi du programme d’actions du candidat Wadagni

A quelques mois des prochaines élections présidentielles de 2026 ,la mouvance présidentielle a procédé à la désignation du ministre Romuald Wadagni comme son porte étendard.En attendant que la fumée blanche ne vienne clore le processus de désignation de son challenger du camp de l’opposition,les yeux sont tournés vers le seul véritable candidat connu jusqu’ici.Les Béninois attendent justement de lui dans les prochaines semaines de savoir sur quelles propositions phares l’actuel « argentier national » fera campagne pour tenter de séduire les Béninois.Le défi qui s’impose à Romuald Wadagni et son état-major en gestation n’est pas simple.En effet,pour quelqu’un qui a toujours été perçu comme un technocrate bon teint et un des membres du cercle très fermé autour de Patrice Talon ,il s’agit de sortir de nouvelles idées et de bâtir un programme de gouvernance qui ne soit pas un copier coller pâle de son mentor.Rester à un poste aussi sensible que celui du ministère des finances et conduire durant deux quinquennats la politique économique et financière du Bénin aux côtés d’un Patrice Talon homme du sérail du monde économique déteint forcément sur soi.Une telle proximité et une filiation idéologique aussi serrée ne peut être neutre à l’heure de prétendre prendre la succession de l’actuel président du Bénin.

Continuité politico-économique ou franche rupture ?

L’ancien travailleur du cabinet Deloitte qu’est Romuald Wadagni fera forcément un choix qui visiblement sera à mi-chemin de deux tendances.Il n’est en effet pas possible de se démarquer entièrement de l’héritage de « Agbonnon » et prétendre vouloir continuer son œuvre.Le candidat Wadagni devra assumer sa totale implication et sa participation aux premiers rangs du régime de la Rupture.Cela équivaut naturellement à endosser le crédit et le passif, c’est à dire les retombées des réformes,les réalisations en terme d’infrastructures et tout ce que quoi il y a eu des avancées,mais pas que.Il faudra également assumer les échecs et les « chantiers inachevés » .Il ne peut non plus éviter les attaques qui ne manqueraient de lui être faites notamment concernant le bilan social que d’aucuns ont longtemps jugé de mitigé.De même, qu’en sera t’il de la gestion des politiques émaillée de dossiers tels que celui des « prisonniers et exilés » politiques. Romuald Wadagni pourra-t-il être le candidat qui propose autant de rigueur et rigidité pragmatique que son mentor sur la conduite de ses idées ou sera t’il l’homme qui se met dans l’esprit d’une main ferme dans un gant de velours ? On aura bien le temps de le découvrir.Quoiquil en soit , après avoir assumé,il faudra aller plus loin ou proposer autre chose pour séduire les Béninois en évitant le piège de l’usure des idées.Proposer un document qui rappellerait de trop près le PAG de Patrice Talon,sans chercher à entrer dans une autre dimension risque de ne pas intéresser les électeurs béninois qui sont plus regardants qu’il n’y paraît. Le piège majeur est de proposer moins que l’actuel président et donner l’impression de faire un pas en arrière.Il s’agit de sortir également quelque peu de cette image trop lisse du technocrate et enfiler aussi le manteau de l’homme politique futé et là,il faudra apprendre très vite et bien.

La nécessité de l’ouverture politique

Le candidat Wadagni pur économiste est attendu sur le terrain des propositions politiques.Faudra t’il continuer sur les mêmes idées en laissant la scène politique cristallisée et traversée d’un peu trop de tensions par moments ? Il gagnerait sans doute à lâcher quelque peu du lest et à proposer une gouvernance apaisée et dépassionnée au maximum.Il faudra sans doute prendre sur soi de faire un pas vers les autres composantes du Landerneau politique Béninois , c’est à dire l’opposition dont la plateforme revendicative a toujours mentionné,un dialogue politique national,le retour des exilés et la libération des détenus majeurs comme le professeur Joel Aîvo et Reckya Madougou.Proposer une paix des braves ne serait que productif et ferait souffler un vent nouveau sur le pays qui a besoin d’avoir un vent nouveau pour se renouveler.Il faudra donc proposer de succéder à Patrice Talon sans faire exactement comme lui , capitaliser donc les acquis et apporter des idées nouvelles.

Saliou BAGUIRI

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page