Affaire Gilbert Sètondji Boco, CA destitué de Golo-Djigbé : Une mésentente au sommet de l’UPR fragilise Talon dans la 6e

La stabilité affichée de la mouvance présidentielle est, depuis peu, mise à rude épreuve par une affaire qui, bien que née au niveau local, prend des allures de crise à portée nationale : celle de la révocation de Gilbert Sètondji Boco, ex-chef d’arrondissement de Golo-Djigbé.Dans la 6e circonscription électorale, l’Union Progressiste le Renouveau (UPR), pilier de la majorité, apparaît aujourd’hui divisée. L’affaire continue d’alimenter débats et controverses, révélant des tensions internes profondes qui, à terme, pourraient avoir un impact sur l’équilibre du pouvoir central. En toile de fond : des rivalités d’influence au sein même du parti. Dimanche 13 avril dernier, un député et membre de l’UP le Renouveau, manifestement en désaccord avec la décision, est monté au créneau sur l’une des chaines de télévision, dénonçant une sanction jugée incomprise. Ses efforts pour infléchir cette mesure disciplinaire seraient restés vains.Mais au-delà de ce départ de l’ex Ca de Golo-Djigbé, c’est toute une frange de la base militante du parti dans la 6e circonscription qui s’interroge, parfois même s’indigne, dans un silence de plus en plus pesant. Ce malaise, s’il n’est pas traité avec tact, risque de fragiliser l’emprise électorale du président Patrice Talon dans une zone historiquement acquise à l’un de ses partis de la majorité présidentielle.Tout porte à croire que cette affaire cache une lutte de positionnement interne. Les querelles entre figures historiques et jeunes leaders montants éclatent désormais au grand jour, reléguant le consensus au second plan. Dans ce climat de recomposition, l’autorité présidentielle semble peinée à recadrer les ambitions et à restaurer la cohésion.Si l’UPR vacille dans la 6e, d’autres circonscriptions pourraient être tentées de faire entendre des frustrations longtemps contenues. Ce serait un coup dur pour la discipline de parti, socle de la réforme du système partisan mise en œuvre sous l’ère Talon.L’affaire « Boco » apparaît donc comme un signal d’alerte. Elle place le Chef de l’État face à un dilemme stratégique : intervenir pour désamorcer les tensions ou laisser le parti gérer ses propres dissensions, au risque d’un éclatement plus profond.À l’approche de la fin du quinquennat, les prochains jours permettront d’y voir plus clair.
Ola A.