Propos sur la situation des exilés et des prisonniers politiques : Adrien Houngbédji veut s’attirer la foudre de Patrice Talon
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Depuis trois jours, l’opinion publique et les observateurs de la scène politique nationale ne parlent que des propos tenus par Maître Adrien Houngbédji au détour d’une présentation de vœux. Si dans le fond, demander au nom de la paix et de la concorde nationale que les prisonniers politiques recouvrent leur liberté et que les citoyens Béninois exilés retrouvent leur patrie, n’est pas condamnable en soi mais il y a quand même motif à s’interroger. A plusieurs égards en effet, ces propos tombent comme un cheveu sur la soupe. On ne s’y attendait d’ailleurs en effet. Ce qui amène à se poser la question du timing dans lequel ils ont été tenus. Il est clair qu’en vieux routier de la politique nationale le moment n’est pas anodin, à telle enseigne qu’on se demande à quel agenda ils répondent. On est en effet à quelques petits mois de sensibles élections générales et à fortiori dans un contexte où la question polémique d’un éventuel troisième mandat est agitée par certains acteurs politiques.D’un autre point de vue, la posture d’allié politique du régime de la Rupture qui est celle d’Adrien Houngbédji fait de l’homme d’Adjina une partie prenante de la gestion de Patrice Talon. Cela s’admet logiquement étant donné qu’il a engagé son parti, le PRD dans une alliance politique avec L’UP d’alors devenu l’UP Le Renouveau. En tant qu’allié politique cette critique assez remarquée de l’approche politique du gouvernement Béninois devrait donner lieu à une réserve qui va de soi. Un autre acteur que lui aurait tenu de tels propos qu’on y trouverait rien à dire mais par contre ici, on a tendance à croire qu’il s’agit d’une sorte de reniement. Certaines mauvaises langues pourraient même se demander si ces propos ne sont pas annonciateurs d’une prochaine rupture et d’un repositionnement sur la scène politique nationale. Les dirigeants de L’UP le Renouveau en lui rendant visite ont sans doute sondé dans ce sens pour se rassurer.
Christophe Agon