Politique

Quatre ans de détention pour Reckya Madougou : Quels espoirs de sortie ?

Ce lundi, l’ex-ministre Reckya Madougou a bouclé quatre années de détention à la prison de haute sécurité de Missérété, suite à une arrestation très médiatisée et un procès largement commenté. Condamnée à 20 ans de réclusion pour complicité d’actes terroristes, son incarcération a alimenté de nombreuses discussions, tant au niveau national qu’international. Depuis son incarcération, de nombreuses évolutions ont eu lieu, mais les perspectives de libération semblent aujourd’hui floues. Au lendemain de sa condamnation, plusieurs voix se sont élevées, tant à l’intérieur du pays qu’à l’international, pour exiger sa libération. Certaines ont appelé à une grâce présidentielle ou à une amnistie, non seulement pour elle, mais aussi pour d’autres détenus dits politiques. Toutefois, le bruit autour de cette affaire semble s’être progressivement dissipé. Si les membres de son parti, « Les Démocrates », poursuivent leur campagne pour sa libération, aux côtés de celle du professeur Joël Aïvo, les préoccupations politiques se sont depuis recentrées sur d’autres enjeux, tels que le toilettage du fichier électoral, la révision du code électoral et la tenue des assises nationales. Parmi ces préoccupations, seul le toilettage du fichier électoral semble avoir recueilli une réponse concrète du gouvernement, qui a débloqué plus de 159 millions de francs CFA à cet effet. Quant au sort de Reckya Madougou, il semble désormais relégué à un cadre plus global, et il suscite moins d’attention de la part de la société civile, qui, au début, s’était fortement mobilisée pour sa libération. Le groupe de travail de l’ONU avait rendu un avis le 2 novembre 2022, estimant que «la privation de liberté de Reckya Madougou est arbitraire». L’organisme judiciaire onusien avait ainsi demandé sa «libération immédiate», un appel qui a été réitéré à plusieurs reprises. Cependant, jusqu’à aujourd’hui, aucune action significative n’a été prise, et la situation semble dans une impasse. Rappelons que Reckya Madougou avait été arrêtée le 3 mars 2021 à son retour d’un meeting à Porto-Novo, avant d’être condamnée le 11 décembre 2021 par la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET) à 20 ans de réclusion, assortis d’une amende de 50 millions de francs CFA.

Saliou BAGUIRI

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