Société

Consommation de produits psychotropes chez les jeunes : Bohicon, un foyer de déviances inquiétantes

La consommation de substances psychotropes par les jeunes prend des proportions alarmantes à Bohicon, ville carrefour du centre du Bénin. En dépit des actions menées par les autorités locales et les ONG, le phénomène persiste, nourri par des facteurs économiques, sociaux et culturels.Nos investigations, menées dans plusieurs quartiers et arrondissements de la commune, révèlent une consommation croissante de ces substances chez les jeunes, motivée par le besoin de performance, d’endurance ou simplement par dépendance.À Ahouamè, Josué, un jeune creuseur de fosses, confie : « Cela me permet de mieux travailler. Dans mon métier, si je ne consomme pas, je m’épuise rapidement. » Une déclaration qui illustre le recours aux psychotropes comme moyen de faire face à la pénibilité du travail.Parmi les substances les plus consommées figure en première position l’alcool. Dès les premières heures du jour, des hommes, souvent âgés de 30 à 50 ans, se retrouvent devant les kiosques pour « prendre leur dose ». Pour Awélé, consommateur régulier : « Si tu ne bois pas ton petit matin, ta journée est fichue. C’est indispensable pour moi. »En seconde position vient le tabac, omniprésent, notamment dans certains milieux nocturnes. Bohicon étant également réputée pour sa vie nocturne animée, les produits dérivés du tabac y circulent librement.Les agents de sécurité et les étudiants, quant à eux, semblent avoir adopté une alternative en apparence plus « inoffensive » : le café. Pour eux, il constitue une solution acceptable pour rester éveillés ou améliorer leur concentration, bien qu’il soit consommé de manière excessive.Face à cette situation préoccupante, les appels à une action concertée se multiplient. Il devient urgent de renforcer les campagnes de sensibilisation, de mettre en place des mécanismes de régulation stricts pour limiter l’accès à ces substances, et surtout d’offrir aux jeunes des alternatives saines pour faire face au stress, à la fatigue et aux difficultés économiques.Les autorités gouvernementales et les acteurs de la société civile doivent conjuguer leurs efforts pour freiner cette dérive qui menace l’avenir de toute une génération.

Rodrigue Finagnon AYAYEVO, Correspondant Zou-Collines

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