Affaire « Boco-Homeky »/Déclarations de soutien tous azimuts : UP-R, BR, Moele-Bénin, RN : Encore un nouveau fond de commerce politique

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Dans la nuit du 24 au 25 septembre dernier, des personnalités publiques et politiques, Olivier Boko, Oswald Homeky, ont été arrêtés dans la même affaire parce que les autorités béninoises leur reprochent d’avoir tenté d’atteindre la sûreté de l’État. Un chef d’accusation confirmé par la sortie du procureur spécial de la CRIET par son communiqué après sa sortie devant la presse le 25 septembre dans la foulée des premiers développements de l’affaire. La sensibilité et le caractère pendant du dossier devant la justice n’ont pourtant pas empêché plusieurs partis politiques de se prononcer là dessus.En effet ouvrant le bal des réactions officielles sur l’affaire, le porte parole du gouvernement n’a pas pu échapper à des questions de ses anciens collègues en déclarant  » J’attends que la justice de notre pays nous livre les éléments d’appréciation du dossier de l’espèce que vous évoquez, afin que l’opinion, nationale comme internationale, soit située sur les raisons qui justifient les interpellations des personnalités que vous évoquez » . Une sobriété et une retenue que n’ont visiblement pas voulu adopter des partis politiques notamment de la mouvance présidentielle à savoir l’UP le Renouveau (dont un membre fondateur, Oswald Homeky, a été cité au dossier), RN, MOELE-BÉNIN et BR entre autres et FCBE. L’autre grand parti de l’opposition béninoise, » Les Démocrates » a préféré garder le silence et une position d’observateur.Entre condamnation de toute atteinte à l’ordre constitutionnel et affirmation de leur attachement aux idéaux démocratiques, les partis politiques qui se sont prononcés par communiqué de presse ont quasiment tous apporté leur soutien au chef de l’État. Si jusque là on peut ne rien trouver à leur reprocher, c’est le caractère précoce et laudateur sur les bords de leur posture qui n’échappe à personne. En effet, parler de son attachement à l’état de droit et condamner toute tentative de dévolution du pouvoir par la force est une rengaine politique normale mais, il y a des relents clientélistes quand certains de ces partis apportent leur soutien au chef de l’État qui mieux que quiconque sait qu’il est le garant de l’indépendance de la justice Beninoise puisque la constitution fait de lui d’ailleurs le premier magistrat. Il eût fallu donc la mettre quelque peu en sourdine et attendre que la justice fasse son travail, Mario Metonou procureur de la CRIET n’a t’il pas parlé de poursuites des enquêtes ? Le mieux aurait été de respecter tout simplement la présomption d’innocence dont jouissent les trois citoyens Béninois jusqu’ici cités dans ce dossier et qui pour l’heure ne sont encore ni jugés, ni condamnés.

Saliou Baguiri

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