Procès des ravisseurs de Steve Amoussou : Les détails du rapt révélés

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Nous l’annoncions dès les premières aurores de cette affaire que nous allions au devant d’un feuilleton au long cours. Le scénario se met d’ailleurs en place grandeur nature avec l’audition hier des personnes citées par la justice togolaise dans son communiqué du 24 août dernier. Un florilège de déclarations a mis hier à l’occasion d’une séance de la CRIET, des détails plutôt ignorés jusqu’à présent à la disposition de l’opinion publique nationale et internationale.Au premier titre, des déclarations de Jimmy Gandaho et de Géraud Gbaguidi, la thèse de l’enlèvement sur le territoire togolais se confirme, comme les conseils de Steve Amoussou et lui même l’affirmaient. Ce qui juridiquement constitue en soi un délit dont les prévenus pourraient avoir à répondre. L’autre chose est que leur arrestation et leur comparution, n’avaient nullement filtré et ont surpris beaucoup d’observateurs du dossier qui ne disposaient que d’éléments épars que peu ou prou de sources officielles permettaient de corroborer au delà du communiqué du Procureur Mawama Talaka.Au delà de ces constatations préliminaires, un fait a beaucoup plus retenu l’attention. C’est sans doute la convergence des déclarations de Steve Amoussou et de ses ravisseurs quant à la présence ou non lors du rapt commis par les éléments de MMA Heviésso et Ouanilo Fagla, directeur du CNIN. Les deux principaux personnages reconnus par Steve Amoussou dont la défense s’est d’ailleurs constituée partie civile jurent leurs grands dieux que le haut fonctionnaire de l’État béninois n’était pas sur le terrain. Steve Amoussou a d’ailleurs affirmé ne pas l’avoir expressément identifié d’autant que sur le quatuor de personnes venu à sa rencontre, deux étaient encagoulés, ces « Fantômas » ont été désignés comme étant des petits du quartier sollicités pour l’occasion.*Une affaire de dettes*On a également retenu que Steve Amoussou aurait été enlevé en dernier recours comme dans un scénario imprévu par les personnes venues à Lomé pour l’enlever. Ces dernières ont évoqué une affaire de dettes de 10 millions au débit de Steve Amoussou pour une prestation non honorée envers Marcellin AYI, un promoteur de spectacle MMA qui vivrait en Indonésie. Ce dernier leur aurait enjoint de retrouver son débiteur à Lomé, mais face à son refus de collaborer et à l’hostilité de la foule témoin des faits, l’embarquement s’est imposée. C’est à ce niveau qu’explique Ouanilo Fagla directeur du CNIN appelé par les membres de son club de MMA, il a été conseillé à ceux-ci de le conduire devant la justice, notamment l’OCRC. Se prévalant d’ailleurs de la quintessence de ces déclarations, que maître Baparapé a demandé à la cour de se déclarer incompétente et réclame dans cette affaire 20 millions pour les préjudices subis.Il est à retenir que le délibéré du président s’illustre comme ci: le directeur général de la CNIN, Ouanilo Médégan Fagla, est totalement relaxé. 24 mois d’emprisonnement dont 12 avec sursis pour Jimmy Gandaho et 18 mois d’emprisonnement dont 12 d’emprisonnement ferme pour Géraud Gbaguidi. En guise de dommages et intérêts, 5 millions de nos francs ont été retenus au profit de Steve Amoussou. Tous les regards sont désormais tournés vers l’audience programmé sur le 7 octobre prochain.

Saliou Baguiri

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