Présence ou non de bases militaires françaises au Bénin : Tiani se dédit et s’oppose à Traoré

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Avec la réception à la Marina d’une délégation nigérienne de haut niveau par Patrice Talon, les bases d’un apaisement dans la crise bénino-nigérienne sont certes posées, mais pour autant le calumet de la paix n’est pas encore tout à fait fumé. La question de fond reste en effet posée, à savoir celle de l’existence ou non de bases militaires au Bénin. On se souvient qu’à propos de cette question, le Bénin a été longtemps accusé d’être une rampe de lancement destabilisatrice du régime en place à Niamey.La rhétorique des tombeurs de Mohamed Bazoum a toujours été que le régime de la Rupture abrite des infrastructures militaires de haut niveau, soient des bases militaires à partir desquelles l’intégrité du territoire nigérien serait menacée. Dans le viseur à travers le pouvoir de Cotonou, la France qui n’est plus en odeur de sainteté dans son ex pré-carré africain et sahelo-saharien. Patrice Talon et son régime sont donc perçus comme des collaborateurs du Palais de l’Elysée par rapport à la réévaluation du système sécuritaire français en Afrique. Des accusations auxquelles le gouvernement béninois a toujours donné le change affirmant urbi et orbi son droit de défendre son territoire face au péril djihadiste qui n’épargne plus aucun pays côtier en Afrique de l’Ouest. On se souvient encore de cette phrase de Wilfried Léandre Houngbédji, Secrétaire général adjoint et Porte-parole du gouvernement en réponse à Ibrahim Traoré qui s’est senti obligé d’emboucher sa trompette contre Patrice Talon. La question des bases militaires était une fois encore à l’ordre du jour avec une longue logorrhée de preuves que les uns et les autres prendront en compte selon leur posture. Pendant que du côté béninois, le silence était de mise face à cette déferlante au niveau de l’AES qui est sensée faire corps commun, Abdourrahmane Tiani a fait, rétropédalage le week-end dernier, dans des explications alambiquées qui évoquent une présence militaire étrangère et de camps militaires français sur le territoire béninois. À se demander au finish quelle est la ligne directrice de la position des deux maillons forts de l’AES que constituent le Niger et le Burkina Faso, avec un silence tonitruant du Mali pourtant membre de l’AES. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la communication contre le Bénin n’est pas forcément des plus huilées.

Saliou Baguiri

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