La nouvelle est tombée en début de semaine, soulevant l’incrédulité des uns dans un premier temps et des interrogations des autres, les plus nombreux. Le limogeage du Conseiller spécial à la politique du président Patrice Talon était quand même inattendu puisqu’aucun gros nuage ne l’annonçait à l’horizon à priori.L’analyse des raisons qui auraient pu justifier l’apparent divorce entre des partenaires aussi proches depuis des lustres, il faudrait y aller avec des pincettes. Cela est d’autant plus raisonnable que les actes de la galaxie Talon ne sont pas toujours à sens unique ou forcément décodables dans le sens premier et logique. On pourrait en effet penser que si deux acteurs publics et politiques aussi proches et aussi engagés en arrivent à acter un limogeage, c’est qu’il y a de l’eau dans le gaz, soit mais attention.On a tôt fait d’expliquer le départ du Conseiller spécial et membre de la cellule présidentielle chargée des lourds dossiers économiques est liée à des accrocs qu’aurait engendré le concerné à l’esprit de la réforme partisane tant prônée par son alter égo de cousin. D’autres ont par contre avancé qu’il s’agit d’un stratagème pour laisser les coudées franches à un possible et plausible dauphin de se préparer à endosser le costume qui va avec et se mettre dans cette posture. Puisqu’en politique rien n’est donné et encore moins évident, l’un ou l’autre des cas ne devrait être écarté, c’est-à-dire une rupture de bancs ou un gentlemen agreement. Encore que dans le premier cas évoqué, à plusieurs encablures de 2026, une réconciliation ne saurait être écartée entre gens du même cercle qui au gré des données du moment et surtout de l’instinct de survie du clan peuvent rompre la quadrature du cercle à tout moment. Rien ne nous dit donc qu’on est dans un schéma de « querelle de ménage », quoique le climat de fin de règne soit une circonstance qui peut ouvrir l’appétit des uns et des autres.
Saliou Baguiri
